CAHMER
étude des sièges de pouvoir au Moyen Âge.
Le Cahmer (Centre d’Archéologie et d’Histoire Médiévales des Etablissements Religieux) est un centre de recherches (association loi 1901) hébergé par le centre d’études et d’exposition Antoine Vivenel à Compiègne. Il travaille sur les établissements religieux et les châteaux au Moyen Âge. Il réunit une équipe pluridisciplinaire de chercheurs.
ARCHÉOGÉOGRAPHIE DES TERRITOIRES DE L’OISE
Le CAHMER accompagne depuis 1995 un programme d’études archéogéographiques des territoires de l’Oise. La méthode croise la prospection à vue, l’étude de la documentation de géographie historique en archives (documents écrits et planimétriques) et les autres sources (LiDAR, enquête orale, orthophotographie, archéologie monumentale…). La campagne 2024 s’est concentrée sur sept communes : Baron, Chantilly, Nanteuil-le-Haudouin, Rhuis, Rully, Senlis et Villeneuve-sur-Verberie. La campagne s’est faite cette année en collaboration avec les sociétés savantes locales comme la Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis, Histoire et Archéologie de Nanteuil, les Amis du prieuré de Bray, avec le Parc Naturel régional Oise-Pays-de-France, avec Aquilon, bureau d’études spécialisé en monuments historiques et archéologie et avec l’École nationale supérieure de Paysage (Versailles). Le CAHMER possède également son siège social dans l’Oise à Compiègne et sa bibliothèque à Senlis. La restitution des recherches isariennes se fait au moyen de publications d’articles scientifiques et/ou de conférences à destination du grand public :
Recherches en cours
« Prospection terrestre en forêt de Chantilly au moyen d’un relevé LiDAR » (PNR Oise Pays-de-France dir. ) ;
« Baron, étude archéogéographique » (Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis) ;
« Le jardin à la française du château de Nanteuil-le-Haudouin » (Histoire et archéologie de Nanteuil) ;
Publications
« Le terroir de Rouanne (Oise), Nanteuil-le-Haudouin (Oise), Boves (Somme), Grandmont (Haute-Vienne) », in « Fouiller le Moyen Âge, miscellanées offertes à Philippe Racinet, professeur d’Histoire et d’archéologie médiévales à l’Université de Picardie Jules Verne », Histoire médiévale et archéologie vol 37, Compiègne, 2024, p. 17-34
« Une commune, trois paroisses aux confins du Pays de Senlis et du Valois » et « Les communications à Rully » in Le Prieuré de Bray-sur-Aunette, son territoire, et son histoire, de l’Antiquité à nos jours, ouvrage collectif sous la direction de N. Bilot, Les Amis du Prieuré de Bray, Rully, 18 octobre 2024, 236 p.
Conférences/visites
« Des fortifications collectives inconnues : Villeneuve-sur-Verberie et Nanteuil-le Haudouin » (février 2024, Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis) ;
« Histoire du vélodrome de Senlis, contribution à l’année olympique », (avril 2024, avec G. Bodin, Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis) ;
Visite commentée à Rhuis « Atlas des Paysages, la Vallée de l’Oise, de Compiègne à Senlis » (avril 2024, École nationale supérieure de Paysage dir.) ;
« Le patrimoine des réseaux et des communications à Senlis » (Randonnée du patrimoine, septembre 2024 Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis) ;
« Le terroir de Rully et Bray des origines à la fin du Moyen Âge » (octobre 2024, Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis) ;
Bilan scientifique 2022
La fouille archéologique pluriannuelle du site castral de Boves a mené en 2022 sa trente-sixième campagne de terrain. Elle s’est déroulée du 30 mai au 2 juillet dans des conditions météorologiques favorables, parfois caniculaires, très différentes de l’ambiance pluvieuse de 2021. La campagne 2022 a porté sur une surface de 1001 m² à travers l’ouverture de quatre secteurs sous la direction de quatre responsables de secteur (figure 1). Une équipe d’une quarantaine d’étudiants a participé à cette campagne. Depuis 2014, la première enceinte ou cour basse du château de Boves fait l’objet d’investigations archéologiques. Le secteur 1 de l’Aire IV d’une superficie de 3571 m² a majoritairement été investi par les neuf campagnes précédentes. Cette année a permis d’amorcer la réduction progressive des aires de fouille encore actives dans ce périmètre. Au terme de ce premier secteur de fouille dans la première enceinte du château, le terme « basse-cour » n’apparaît plus approprié. La cour basse étudiée alterne des phases de connexion et de déconnexion avec la cour palatiale puis seigneuriale entre le Xᵉ et le XIIᵉ siècle ; la « basse-cour » de l’image d’Épinal semble naître au moment où l’occupation s’y estompe. Au XIIIᵉ siècle, la place est vide alors même que la vie seigneuriale et la seigneurie de Boves apparaissent dans leur plus grande vigueur. Avant cette période, l’occupation de la cour basse est dense, organisée à travers un réseau de voiries et de cours, qui dessert des bâtiments sur poteaux de grands gabarits laissant entendre des étages. Le mobilier archéologique d’une grande variété offre des correspondances typologiques avec la haute cour. Les distinctions sont subtiles et nécessitent des analyses approfondies pour préciser les différences entre les deux espaces. Mais on reste sur une idée encore bien incertaine sur l’évolution de ce quartier médiéval. Les plans complets d’édifice sont encore rares et on évolue au sein d’un habitat dont on ne maîtrise pas encore les limites.
Le secteur Bâtiment 2 (figure 2), ouvert depuis 2014, a vu s’achever la fouille d’un vaste bâtiment de vannage de 176 m² (phase A). Il se compose d’une halle de plain-pied avec dans le vaisseau central une mezzanine. La spécificité des restes organiques conservées in situ, des centaines de milliers de grains céréaliers, a motivé dès 2020 la mise en œuvre d’un carroyage formant 420 carrés de 0,50 m de côté divisé en quart à destination d’un géoréférencement précis des artefacts et des prélèvements d’un peu plus de 4000 L de sédiments. Les données carpologiques se présentent ici sous la forme de grains carbonisés d’une conservation exceptionnelle, bien loin de l’état des lots minéralisés recueillis sur la plate-forme, objets d’une première thèse (Preiss 2011). Cette stratégie de fouille a largement servi l’étude rigoureuse des neuf états de terres noires et préparations crayeuses déterminés à travers les sept pièces du bâtiment 2. La disposition des zones de chauffe, des cloisons mobiles, des fosses dépotoirs et des centaines de trous de piquets complètent le panorama de l’organisation interne de l’édifice. Toutes les datations convergent vers le Xe siècle avec un abandon situé entre 990 et 1020 de notre ère. L’emprise de l’édifice se superpose à une cuvette argileuse qui sera l’objet des investigations de 2023 car le caractère uniquement naturel de cette « dépression » se pose.
Le secteur Tour, à l’est du bâtiment 2, correspond au bâtiment 14 qui paraît piloter, selon la fenêtre archéologique actuelle, l’organisation du quartier médiéval. L’édifice sur fondation en pierre d’1,10 / 1,30 m de large est partiellement reconnue en raison de son extension hors de l’aire de fouille. Ses deux sols intérieurs n’ont apporté aucune information sur l’usage de cet édifice qui pourrait être une tour au sein de l’enceinte. Une cour soigneusement réalisée en galets de rivière et cailloutis de craie s’étend au nord de cet édifice. La pérennité de celui-ci est confirmée par les 0,80 m de sols successifs qui s’adossent à l’encontre de la fondation du bâtiment 14, ces couches remontant au plus tôt actuellement à la seconde moitié du Xᵉ siècle. On constate d’ailleurs que les bâtiments 2 et 14 sont légèrement orientés différemment, malgré leur accolement. Cet édifice a la particularité par rapport aux édifices de la phase A, le bâtiment 2 en étant le seul reconnu complètement, de survivre à une importante phase de nivellement du terrain qui se traduit par un apport en milliers de m3 de matériaux crayeux (phase B1). L’occupation primitive se voit ainsi effacée du paysage, à l’exception du bâtiment 14, mais pas des mémoires (phase B). En effet, la cour du bâtiment 14 est employée à desservir de nouveaux édifices qui ne rompent ni les axes de circulation antérieurs ni la disposition générale des précédentes constructions. La phase B1 correspond donc à un évènement extrêmement rapide, avec maintien de la population fine connaisseuse du terrain. L’évènement se situerait vers les décennies 1020 – 1030. L’hypothèse actuelle est d’associer cet évènement majeur avec la réalisation du fossé défensif de la motte castrale. Le phénomène est unique et marque probablement une étape importante dans l’organisation du château. C’est la première fois, à travers les vestiges rencontrés dans la cour basse, que la présence du château se fait remarquer. Le bâtiment 14 est abandonné au plus tard au XIIIᵉ siècle, les remblais issus de sa récupération minutieuse sont recouverts par un nouveau réseau de voirie (phase D) dont de belles ornières ont été mises au jour cette année.
Les secteurs Bâtiment 2 et Tour recouvrent une première aire d’ensilage qui regroupe actuellement une dizaine de silos (phase A1). Son importance et la nature de l’habitat qui l’accompagne ne sont pas encore bien comprises. En revanche, sa structuration se perfectionne ultérieurement sous la forme d’un parcellaire rayonnant autour du bâtiment 2. En 2022, le secteur Sud, de 110 m² environ, a permis de circonscrire la troisième parcelle de ce type observée uniquement entre les bâtiments 2 et14 au nord et les puits et ouvertures de carrières au sud. Ces trois parcelles comptabilisent à ce jour 80 silos. Une dizaine de silos ont pu être fouillés entre les secteurs Tour et Sud. Les profils sont majoritairement cylindriques pour des profondeurs dépassant majoritairement 1,20 m. Les remplissages sont de deux types, diamétralement opposés. La majorité offre un remplissage crayeux vierge de tout mobilier. On les associe volontiers à des abandons suivis d’une nouvelle réalisation, parfois recoupant le précédent creusement. Une minorité est employée comme fosse dépotoir où le mobilier métallique, appartenant au domaine équestre et militaire, est particulièrement bien représenté.
Ce secteur Sud a la particularité de se situer sur une surélévation du plateau crayeux, ayant favorisé l’érosion des sols, que ce soit naturellement ou volontairement. Mais l’abaissement progressif du terrain vers l’est a permis, à cet endroit du secteur (ouvert depuis 2014), la préservation de quelques surfaces de circulation dont l’extension s’améliore toujours un peu plus vers l’est. L’aire d’ensilage (phase A) fait place à des fonds de cabane et des édifices sur poteaux (phases B, C) recoupant le remplissage des silos. Quelques soles foyères permettent de situer quelques intérieurs d’édifices. Toutefois, ces données restent encore fragmentaires, loin de la qualité des terres noires des édifices plus au nord ou plus au sud. Tous ces vestiges, dont les fourchettes chronologiques annoncent un abandon au plus tard vers 1150, sont recouverts par des remblais de terres grises détritiques (restes fauniques). Celles-ci marquent un arrêt brutal de l’occupation en corrélation avec la mise en place du nouveau réseau de chemin évoqué. Le mobilier céramique est d’une très grande pauvreté, les tessons du XIIIᵉ siècle ne dépassant pas la centaine de fragments recensés, période transitoire se poursuivant tout au long du XIVᵉ siècle. C’est l’érection du château des Ducs de Lorraine qui favorise un nouvel aménagement au sein de la cour basse. Une rampe d’accès est mise en œuvre pour desservir le nouveau châtelet, branchée directement sur la voirie médiévale comme on a pu le constater cette année, avec un recouvrement partiel. Cette nouvelle cour libre de construction à proximité du châtelet est modifiée tardivement, au cours de la seconde moitié du XVIᵉ siècle. Une défense avancée en forme d’éperon est élevée en débord sur les voiries existantes. La voirie centrale devient alors inutilisable. Les deux maçonneries à pan coupé que l’on suit depuis la contrescarpe du fossé de la motte, se rejoignent pour ne former qu’une seule maçonnerie annonçant une porte, qui échappe de peu à l’aire de fouille actuelle. Ce phénomène marque la troisième et dernière influence du château sur sa cour basse.
Le secteur Nord a largement été délaissé jusqu’en 2018, convaincu que nous étions de la totale inexistence d’une occupation au pied de la motte secondaire faisant suite aux repérages de 2012, puis 2014. L’imposant remblaiement évoqué ci-dessous explique ce premier jugement que les dernières campagnes ont largement contredites. La motte secondaire est érigée au moment où l’occupation de la cour basse s’estompe, vers le milieu du XIIᵉ siècle. Sa construction pourrait être associée au nouveau château des sires de Boves construits à la même époque. Son emprise recouvre en tout cas les occupations structurées des phases A et B. Le doute subsiste pour la phase C où une coexistence est tout à fait envisageable, la difficulté résultant des données encore éparses conservées pour cette phase. Les bâtiments 15 (phase A) et 16 (phase B) en cours de fouille en 2022 livrent des plans tout à fait comparables aux édifices plus au sud, et s’étendant sous la motte secondaire (plus de 100 m²). Il s’agit d’édifices sur poteaux plantés avec des séries de sols de terres noires bien préservées. On observe un plus grand dépôt d’artefacts abandonnés sur ces sols, des aiguisoirs, des poinçons, des lames de couteaux. Ces deux édifices semblent contemporains de deux latrines entièrement fouillées cette année, mesurant 2,80 m de profondeur. Une des deux a révélé un grand nombre de fragments de verrerie globulaire à filets de verre sur la panse et des poteries archéologiquement complètes, avec même une oule entière datée Xᵉ-XIᵉ siècle. Une petite placette piquetée d’au moins 120 trous de piquets, répartis de part et d’autre à ce qui s’apparente à une sablière débouchant sur une des sablières, s’étend au sud des deux latrines. Au-delà, quelques trous de poteaux laissent entendre un nouvel édifice qui s’étendrait à l’ouest des bâtiments 15 et 16.
Enfin, de nouveaux indices remettent en cause l’idée que les fonds de cabane apparaîtraient dans un second temps. Si ce jugement est pertinent au sud des bâtiments 2 et 14, il s’avère que des fonds de cabane entrent dans le panel des constructions dès la phase A, au nord. En effet, trois structures de ce type sont aujourd’hui distinctement identifiées. Il ne s’agit pas des plus importantes des 13 dénombrés en termes de surface mais elles s’organisent de manière bien différente de celles plus au sud. Par ailleurs, ces fonds de cabane ne recoupent pas de silos, autre différence notoire. Mais comme pour les silos de la phase A plus au sud, les remplissages sont diamétralement opposés : soit tout en matériaux crayeux vierge de mobilier soit employé comme fosse dépotoir. On attend avec intérêt le résultat des études comparatives du mobilier pour confirmer les chronologies envisagées et les différents usages constatés, notamment après abandon de la fonction primaire de la structure.
De manière générale, la campagne 2022 confirme l’exceptionnelle préservation des couches archéologiques retraçant du Xᵉ au XIIᵉ siècle l’habitat structuré qui se développe au pied de la motte. On peut parler désormais parler d’un quartier où la population se maintient durant deux siècles. Les périodes plus récentes sont mises en lumière à travers une stratigraphie plus segmentée, associée à des lots mobiliers bien plus pauvres. Mais tous ces éléments apportent des données matérielles inédites sur les fonctions de cet espace à travers le temps, que l’on suppose parfois en lien avec des évènements au château mais pas de manière systématique.
Les Mottes 2021
A quelques kilomètres de La Courtine (Creuse), nous avons cinq buttes (figure), distantes les unes des autres de quelques dizaines de mètres avec un écartement maximum de 105 m, sur une superficie inférieure à 1,5 ha. Ces structures de terre, recensées comme des « tertres », atteignent entre 1 et 5 m de hauteur.
A aucun moment de la période médiévale, le nom des Mottes n’apparaît dans les titres parvenus jusqu’à nous. Celui de Chirouze, siège d’un archiprêtré, a prévalu pour désigner un territoire presque exclusivement occupé par une vaste forêt, incluant le site des Mottes et frontalière de celle de Châteauvert, laquelle abritait le principal château médiéval de la région.
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Saint-Dizier Leyrenne (CREUSE). Murat « Les Tours »
Nature de l’opération : fouille programmée ; archéologie du bâti
Période historique :, Haut Moyen Âge, Moyen Âge classique,
Murat, ancien chef-lieu paroissial et seigneurial du comté de la Haute-Marche, est rattaché aujourd’hui à la commune de Saint-Dizier-Leyrenne. Cet habitat est implanté en rebord de plateau à la confluence de La Leyrenne et du Taurion. A une cinquantaine de mètres au nord-ouest des premières habitations, le site étudié occupe l’extrémité de la confluence, dominant d’une trentaine de mètres les deux cours d’eau. Il s’agit d’un promontoire rocheux orienté sud-est/nord-ouest, barré par un profond fossé anthropique, définissant une surface d’environ 1,5 ha dont seule 2500 m² est habitable. La série de huit datations radiocarbones, à défaut d’un mobilier archéologique datant (174 tessons ; 58 objets métalliques ; 1 denier scodellato de Béranger 1er, empereur de 915 à 924) permet de situer l’occupation du site entre la seconde moitié du VIIIe siècle et le IXe siècle de notre ère, pour un abandon au cours du Xe siècle. Quelques amphores de forme Dressel 1B (193 tessons) dans les remblais de nivellement de la plate-forme suggèrent à proximité une occupation de la Tène finale.
Cette fouille programmée confirme la complexité de ces sites perchés d’éperon ou de confluence, globalement toujours classés dans la catégorie des sites anhistoriques tant qu’une fouille et des datations par radiocarbone ne viennent pas appuyer la détermination chronologique et fonctionnelle des édifices qui se sont établis sur la plate-forme. L’oppidum de Murat connaît, entre le VIIIe et le Xe siècle, une occupation dense et organisée de sa plate-forme. Un solide habitat en bois sur sablières basses s’y établit sous la forme d’au moins trois bâtiments d’une superficie dépassant les 30 m², l’ensemble étant défendu par un grand fossé oriental et un petit fossé occidental tourné vers le cours aval du Taurion (Figure 1). A la suite d’un important incendie, une nouvelle phase d’occupation se déroule avec l’édification du rempart vitrifié occidental, précédé d’un nouveau fossé plus haut, et le renforcement de la périphérie de la plate-forme, employant également la vitrification des roches. Cette phase induit la réduction de toute l’extrémité occidentale de la plate-forme, qui est désormais réservée à la défense du site. Un point particulier est l’usage qui est fait du bois dans la défense et plus généralement dans l’aménagement du site. Pour les différentes phases d’occupation, le bois et sa calcination est une méthode volontairement employée pour stabiliser les amas de remblais disposés sur les extrémités et les pentes supérieures de l’oppidum.
L’habitat fortifié résidentiel de Murat livre, selon nous, un éclairage saisissant sur les techniques de construction, la mise en défense du site et sur la forme prise par l’habitat. L’organisation spatiale ordonnée est évocatrice d’un pouvoir maîtrisant de bout en bout les moyens de sa mise en œuvre et œuvrant dans le but de défendre et de contrôler la vallée du Taurion. En l’état actuel de nos connaissances, la pauvreté matérielle résiduelle ne permet pas de rattacher ce site à une aire d’influence spécifique.
Responsable de l’opération : Richard Jonvel
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